Qu’est-ce que l’arthrose chez le chien ?
L’arthrose du chien est une affection qui touche les articulations synoviales. Elle est très répandue et concerne 20 % des canidés en France. Elle est progressive et dégénérative. Lorsqu’elle se développe, elle limite progressivement les mouvements du chien. Des douleurs, une sensation d’atrophie au niveau des muscles ou encore un inconfort croissant peuvent avoir raison de sa qualité de vie.
Il faut savoir que la maladie peut aussi bien toucher la croissance du chiot que l’adulte. Chez le chien âgé, on parlera d’arthrose primaire ou primitive (usure du cartilage). Dans le cas du plus jeune chien, il s’agira de l’arthrose secondaire (maladie immuno-osseuse, carences, etc).
Qu’est-ce qu’une crise d’arthrose chez le chien ?
Lorsque votre chien éprouve soudainement de grandes difficultés à se déplacer ou monter des escaliers, il peut sembler souffrir. Il s’agit d’une crise d’arthrose. Les symptômes les plus courants seront alors la boiterie mais également la rigidité articulaire. Ces deux manifestations sont d’autant plus fortes lorsque le chien vient de s’être reposé et qu’il est longtemps resté immobile. Les articulations se refroidissent et les douleurs sont d’autant plus difficiles à supporter.
Quels sont les symptômes d’une crise d’arthrose d’un chien ?
Comme vous l’avez très probablement saisi, l’arthrose du chien n’est pas une pathologie qui se présente du jour au lendemain. Elle est, certes, évolutive mais aussi progressive. Elle se développe et prend place à mesure que le cartilage s’effrite. Ainsi, les symptômes ne seront pas nécessairement les mêmes au début de la maladie qu’à un stade bien plus avancé.
Les premiers symptômes
Les symptômes sont généralement les mêmes au développement de la maladie et impliquent la boiterie. On pense essentiellement à la boiterie qui accompagne le chien dans tous ses mouvements. Cependant, au fur et à mesure qu’elle se développe, elle peut être accompagnée de bien d’autres signes. Plus le chien sera touché, plus il cumulera de symptômes. Il faut également savoir que lorsque la maladie passe à un stade plus fatidique, l’animal commence à ressentir des douleurs même au repos.
Les symptômes d’une affection confirmée
Lorsque l’affection est véritablement installée, il peut avoir tendance à ne plus dormir correctement, haleter jour et nuit et préférer se déplacer dans la maison durant votre sommeil. Mais les symptômes peuvent être bien plus nombreux que cela.
Il est peu enclin au mouvement
Alors qu’il avait l’habitude de se précipiter vers vous en sautant de la voiture ou en passant au-dessus d’un mini-buisson, il peine à mettre moins d’une minute à venir vous voir. Il a du mal à monter, descendre les escaliers et va jusqu’à préférer rester dans son coin plutôt que venir jouer avec vous de lui-même. Il lui arrive même d’être en retard lors des promenades alors que vous ne faites que marcher à vitesse normale, voire modérée.
Il est désintéressé des jeux et de l’exercice
Vous êtes convaincu qu’il n’agit plus comme avant, même lors d’activités qu’il avait l’habitude d’adorer. Autrefois espiègle et joueur, il n’attend plus l’heure du jeu avec impatience et y semble même plutôt désintéressé. Il se tourne, le regard vide, vers les autres chiens pleins d’énergie, mais ne souhaite plus y participer. Il semble comme touché par la lassitude, incapable de bouger les articulations avec naturel et facilité tant tout lui semble difficile.
Il boite
Tandis que vous ne faisiez pas nécessairement attention à cela il y a quelques semaines, vous voyez de plus en plus votre chien solliciter certaines pattes plus que d’autres. Il se déplace de manière de plus en plus déséquilibrée et va jusqu’à boiter sur l’une ou les deux pattes arrière, comme touché à la colonne vertébrale.
Il est réticent aux caresses sur les zones touchées
Alors qu’il a toujours adoré le contact physique, les caresses et toute sorte d’attention, il a pris récemment l’habitude de vous éviter lorsque vous semblez vouloir vous en approcher pour le toucher au niveau des articulations. Il peut gémir lorsque vous le prenez par les jointures de manière un peu trop brusque et se montrer réticent aux câlins.
Il est sujet à des changements de comportement
Adorable comme tout, votre chien a toujours été le premier à vous réveiller le matin, un grand sourire sur son minois. Depuis quelques semaines, il semble s’être transformé en petit grincheux. En plus de rejeter votre affection, il est souvent de mauvaise humeur, irritable ou triste ou déprimé.
Il se lèche et se mord
Vous remarquez qu’il a tendance à se lécher et prêter attention à certaines zones de son corps bien plus souvent que d’ordinaire. Lui qui était si porté sur l’extérieur, le jeu et vos activités, il passe le plus clair de son temps à se mordre les zones autour des jointures. Cela peut être au point de perdre ses poils ou encore de créer des inflammations de peau dans ces zones.
Il est comme épuisé
Votre petit James Dean canin semble aujourd’hui constamment fatigué, pour ne pas dire épuisé. Au lieu de se promener, de jouer et de se montrer curieux, il préfère passer ses journées à dormir. Il est de plus en plus touché par l’atrophie musculaire en raison de son inactivité croissante.
Quelles sont les causes de l’arthrose d’un chien ?
Afin de bien traiter la maladie, il est au préalable nécessaire de bien la comprendre et saisir d’où elle émane.
Des prédispositions d’ordre génétique
Une partie des grandes races de chiens est génétiquement prédisposée à l’apparition de dysplasies et autres malformations articulaires congénitales. Dès petit, le chien devrait pouvoir révéler cette prédisposition à la suite de radiographies que l’éleveur devrait avoir en sa possession. Plus tôt vous prenez en charge les troubles, mieux ils seront gérés tout au long de sa vie.
L’usure des tissus
Comme l’humain, le chien vieillit et connaît le lot de tracas qui accompagne la vieillesse. L’usure de la matière osseuse est d’ailleurs la cause la plus commune de la pathologie. Bien qu’il s’agisse d’une évolution inévitable de l’appareil organique canin, sachez que la qualité de son alimentation de ses premières semaines à l’âge mûr a une incidence directe sur le degré de sévérité de sa condition articulaire une fois âgé.
Les maladies congénitales ou les traumatismes
Comme mentionné plus tôt, le jeune chiot peut également être concerné par la maladie si celle-ci est directement liée à une malformation congénitale de type dysplasie de la hanche ou si elle est le résultat d’une fracture ou tout autre traumatisme. La différence entre l’arthrose primitive et secondaire est que le cartilage aura tendance à se dégrader plus hâtivement dans le cas de la version secondaire.
Une alimentation impropre aux besoins biologiques
L’arthrose secondaire peut également trouver sa source dans l’alimentation de mauvaise qualité et inadaptée aux besoins naturels et biologiques du canidé. De ce fait, cette nutrition impropre causera ce que l’on appelle un « réflexe viscéro-posturo-articulaire » , posturo qui met en exergue la position peu naturelle de l’articulation au sein de son axe. Dans la plupart des situations, le rétablissement d’une meilleure nutrition et surtout adaptée permet d’endiguer et de mettre un terme au processus de manière définitive.
Comment soigner et soulager l’arthrose d’un chien ?
Entraîner la guérison de la maladie n’est pas réaliste, certes. Mais la limiter et permettre au chien de retrouver une certaine mobilité reste possible. Cela peut également permettre de prolonger son espérance de vie en raison d’une vie plus active. Certains parlent de remèdes de grand-mères :
Les bons réflexes en cas d’inflammation enflée
Si vous voyez que votre chien refuse de poser sa patte par terre, cela veut dire qu’il atteint un pic de crise. Auquel cas, il faudra le soulager immédiatement en lui appliquant de la glace sur la jointure concernée. En effet, le froid a un effet analgésique intéressant ainsi que constricteur des conduits sanguins. N’appliquez jamais de glace plus de 15 minutes d’affilée. L’opération pourra être renouvelée toutes les 3 heures si besoin le jour de la crise.
La chaleur a, elle aussi, ses vertus. En favorisant la circulation sanguine, soit l’inverse du froid, elle entraîne une élimination rapide et quantitative des déchets dits métaboliques. Une serviette chaude sera alors à appliquer le lendemain de la crise en question en complément à la glace de la veille et ce, selon les mêmes méthodes.
Les médicaments
Une fois le paroxysme de la crise gérée, il sera nécessaire d’entamer le traitement de fond et de l’adapter en cas d’évolution de la maladie. La médicamentation n’est pas la première étape de la guérison. Généralement, le vétérinaire vous conseille tout d’abord des méthodes douces selon les cas.
Mais si celles-ci ne fonctionnent pas, vous aurez probablement à tenter le paracétamol, puis les anti inflammatoires non stéroïdiens disponibles en pharmacie et boutiques spécialisées en vente libre.
Si les résultats des analyses sanguines de suivi ne sont pas concluants, le traitement pourra se baser sur des solutions qui contiennent de la cortisone pour soulager les douleurs et les inflammations. Le poids et la taille seront déterminants pour l’établissement des doses.
Les thérapies douces
Avant ou en parallèle, le chien pourra bénéficier des conseils et de l’intervention d’un physiothérapeute pour les essais suivants :
- l’acupuncture
- les massages
- l’hydrothérapie
- les ultrasons
- l’électrostimulation
Les compléments alimentaires
Comme pour beaucoup de maladies, l’alimentation joue un rôle important aussi bien dans l’apparition de la maladie que sa gestion. Mais il est aussi important de souligner que la maladie, étant évolutive, force la nutrition à elle-même évoluer afin d’apporter les bienfaits nécessaires à l’amélioration de l’état du chien.
Les composants centraux de l’alimentation d’un chien arthrosique sont :
- la glucosamine et la chondroïtine pour traiter les inflammations et faciliter la rotation osseuse.
- l’oméga 3 que l’on retrouve dans l’huile de poisson (sardine, krill, saumon, sardine) pour assouplir le point de contact avec les deux os.
- le CBD pour atténuer les réactions immunitaires et entraver les connexions nerveuses qui signalent la douleur.
- la moule verte qui, grâce à ses 4 acides gras et ses glycosaminoglycanes, fournit en oméga 3.
L’aromathérapie
Si vous doutiez encore de l’efficacité des plantes médicinales, sachez qu’elles sont nombreuses à posséder des vertus inégalables qui sont aujourd’hui exploitées dans l’industrie pharmaceutique. Elles sont d’une aide précieuse dans le traitement de l’arthrose :
- le curcuma
- l’ortie
- le saule blanc
- l’harpagophytum
- le lin
- la Reine-des-prés
- le romarin
Attention cependant à l’ortie si votre chien présente des troubles cardiaques ou des insuffisances rénales. Il en est de même pour l’harpagophytum en cas de faiblesses cardiaques et vasculaires.
Les anticorps monoclonaux
Les anticorps monoclonaux (ou anti-NGF) vont au-delà des limites possibles du traitement de l’arthrose en entravant la transmission des messages neuropsychiques simultanés qui sont perçus par le système nerveux. Les anti-NGF sont des répliques des anticorps naturels qui s’en prennent à la molécule NGF, responsable de cette transmission. Le produit anti-NGF le plus développé à ce jour est le Bédinvetmab du laboratoire Zoétis disponible à l’achat sur ordonnance à un prix cependant plus élevé que les produits complémentaires classiques.
Les précautions à prendre
Certaines précautions sont à prendre dès le plus jeune âge du chien. On pense notamment à l’alimentation et à la pratique d’une activité physique à ne pas abandonner même si le chien a du mal à se mouvoir.
L’importance de l’alimentation
Le contenu de la gamelle du chiot et du junior devra correspondre au détail près à l’âge, à la corpulence, à la taille ainsi qu’à l’état de santé et au niveau d’activité physique. Les animaux âgés devront, quant à eux, bénéficier de croquettes riches en protéines maigres afin qu’ils puissent conserver leur masse musculaire sans prendre de poids.
Les acides gras oméga 3 seront importants pour le bien-être des jointures. Mais il faudra démontrer une certaine vigilance et un contrôle rigoureux de ces derniers pour éviter tout surpoids.
L’importance de l’activité physique régulière
C’est en toute logique que, compte tenu de son état physique, il fasse son possible pour éviter les mouvements. Mais vous devez ne pas l’inciter à la sédentarité. En effet, celle-ci ne fait qu’aggraver la rigidité articulaire en maintenant constamment les articulations dans un état atrophique.
Prévoyez des promenades courtes, des activités ludiques et amusantes qui fassent oublier à votre chien, ne serait-ce que partiellement, sa condition articulaire. Elles devront être modérées afin de ne pas accentuer les douleurs et les inflammations. Elles devront toutefois être suffisantes afin d’entretenir la mobilité du chien.
Notre avis sur l’arthrose du chien et ses symptômes
Nous vous disions un peu plus tôt que la maladie devait être prise en charge le plus tôt possible dans le cas de l’arthrose secondaire.
Cependant, il en convient de noter que tout examen n’est pas garant de diagnostic précis. Il arrive que certaines radiologies du chiot ne permettent pas de déceler la dysplasie, d’où l’importance de faire des tests réguliers pour s’assurer qu’il n’en souffre pas.
Les radiologies devront être réalisées dans des centres qui fournissent des images de qualité et dans le cadre d’examens approfondis afin d’en obtenir un diagnostic optimal.
FAQ
Quels sont les signes d’un chien qui souffre ?
Un chien souffrant ne se contentera pas de boiter. Il n’aura plus le même entrain au sujet des sorties, montrera une baisse drastique de l’appétit et pourra être très fatigué. Des changements d’humeur pourront également ponctuer ces signes courants de la crise d’arthrose.
Faut-il appliquer du chaud ou du froid sur des articulations arthrosiques ?
Le froid peut aider à dégonfler une articulation enflée. Appliquez toutefois du chaud sur les articulations avant les balades pour préparer l’articulation au mouvement.
Comment soulager une crise d’arthrose chez le chien ?
Il existe de multiples façons de soulager une crise dans la mesure où l’approche de cette pathologie est multimodale. On pourra masser l’animal à l’aide d’huiles essentielles ou encore compter sur l’aromathérapie, les médicaments, l’activité physique régulière, l’ajustement de l’alimentation ou encore les anti-NGF.