Hépatite du chien : les causes, les signes et les traitements

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Qu’est-ce que l’hépatite canine ?

L’hépatite canine est une inflammation du foie. Cet organe est vital, car il remplit un rôle primordial dans le métabolisme du chien (carbohydrates, lipides et protéines).
Il participe dès lors à la digestion des graisses, la synthèse des protéines et la régulation hormonale. Il est également impliqué dans la détoxification et la fonction immunitaire. Il existe différents types d’hépatites. Ainsi, elles peuvent être :

• d’origine virale (hépatite de Rubarth ou hépatite contagieuse canine) ;
• d’origine toxique (hépatite chronique) ;
• d’origine tumorale.

Pour déterminer l’hépatite dont souffre le chien, le vétérinaire doit souvent pratiquer des analyses dans le sang et les urines), une échographie, une biopsie…

Existe-t-il des races de chiens plus touchées par l’hépatite ?

Au vu des recherches vétérinaires sur ces infections, il apparaît que l’hépatite de Rubarth due à l’adénovirus canin de type 1 ou hépatite contagieuse canine n’est pas très fréquente. On l’observe plus particulièrement chez les très jeunes chiens âgés de moins d’un an et qui n’ont pas été vaccinés.

L’hépatite d’origine toxique ou hépatite chronique peut s’observer chez les chiens de toutes races, mais il semblerait qu’elle soit observée plus souvent chez le Labrador retriever, le Doberman, le Pinscher, le Dalmatien, le Cocker spaniel américain et anglais, le Springer spaniel anglais, le Samoyède, le Cairn terrier, le Dogue allemand et le Bedlington terrier.

Quel est le mode de contagion ?

Les hôtes affectés par l’adénovirus canin de type 1, responsable de l’hépatite virale, sont les chiens, les coyotes, les renards, les loups, les ours et les mouches. En Europe, on le retrouve surtout chez les chiens et les renards.

La transmission est oronasale. C’est pourquoi les chiens se trouvent le plus souvent contaminés à la suite d’une ingestion d’urine, de matière fécale ou de salive d’un animal déjà infecté. L’adénovirus canin de type 1 est très résistant, malgré l’utilisation de désinfectants puissants. De plus, il peut rester présent pendant très longtemps (des semaines, voire des mois). C’est l’une des raisons pour lesquelles il se diffuse très rapidement dans les élevages et les chenils.

Quelle est l’espérance de vie d’un chien atteint d’une hépatite ?

Pour l’hépatite de Rubarth qui fait partie des infections très graves, le pronostic vital dépend de l’âge du chien, sachant que les chiots, de moins de deux mois, font des formes suraigües, ce qui entraîne vite un coma et leur mort dans 100 % des cas. Chez les chiens plus âgés, le taux de mortalité est compris entre 10 % et 30 %, selon le statut immunitaire de l’animal. En cas de survie, le chien peut malgré tout développer une hépatite chronique.

Pour l’hépatite d’origine tumorale, le pronostic de survie est généralement bon lorsqu’il est possible d’enlever la totalité de la masse tumorale et la partie du foie qui la contient. Cette intervention chirurgicale permet à l’organe de se régénérer sans conséquences négatives à long terme.

Les symptômes de l’hépatite chez le chien

De nombreux symptômes des maladies du foie chez le chien se retrouvent dans toutes les formes d’hépatite.

Les symptômes de l’hépatite virale

Dans le cadre d’une hépatite virale, l’incubation de cette pathologie dure entre 4 et 9 jours ; le virus passe dans le sang du chien et peut provoquer les symptômes suivants, en fonction de la gravité de l’atteinte de la maladie infectieuse :

• une élévation de sa température ;
• un abattement, voire une léthargie ;
• une perte de l’appétit ;
• une augmentation de la soif et du volume urinaire ;
• une coloration jaunâtre du blanc de l’œil due à l’accumulation d’un pigment biliaire, la bilirubine ;
• une douleur abdominale ;
• de la toux et des pertes nasales ;
• des vomissements et des diarrhées hémorragiques ;
• des troubles oculaires (œdème de la cornée, uvéite, glaucome…) pouvant aller jusqu’à la cécité ;
• des signes neurologiques (le chien tourne en rond, il « pousse au mur »…) ;
• des troubles de la coagulation (pétéchies, ecchymoses…).

Les symptômes de l’hépatite chronique

Les symptômes de cette maladie du foie ne sont pas spécifiques. On retrouve surtout la léthargie, la perte d’appétit, la polyurie et la polydipsie. Toutefois, lorsque la maladie arrive à un stade avancé, on peut observer une encéphalopathie hépatique et un épanchement. Il arrive parfois que les chiens souffrent d’une hépatite subclinique qui passe inaperçue. Elle est alors détectée au cours d’un bilan sanguin de routine.

Les causes de l’hépatite

Les deux principales hépatites (virale et chronique) n’ont pas les mêmes origines.

Les causes de l’hépatite de Rubarth

Dans l’hépatite de Rubarth, c’est l’adénovirus canin de type 1 (CAV-1) qui est à l’origine de la pathologie. Il s’agit d’un virus à ADN double brin, non enveloppé à capside icosaédrique. Il ne doit pas être confondu avec l’adénovirus canin de type 2 (CAV-2) qui est responsable des troubles respiratoires chez le chien.

Les causes de l’hépatite chronique

Il existe deux principales causes :

Les médicaments

Il s’agit principalement :

• des anticonvulsivants ;
• de l’oxibendazole (traitement contre les ascarides, ankylostomes et ténias) ;
• de la lomustine (thérapeutique anticancéreuse) ;
• de l’amiodarone (traitement des arythmies cardiaques) ;
• du mitotane (traitement de l’hyperadrénocorticisme) ;
• des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Le cuivre

La toxicité du cuivre a été reconnue dans l’apparition de l’hépatite canine chronique chez les chiens consommant une alimentation contenant trop de cuivre. Normalement, cet élément chimique doit se fixer sur des protéines de liaison ou être évacué dans la bile. Or, chez certains chiens, le cuivre libre qui pénètre dans le foie provoque un stress oxydatif qui entraîne la destruction des cellules hépatiques. Le taux hépatique toxique de Cu n’est pas le même chez tous les chiens, ainsi certains ont un taux élevé sans présenter de signes d’atteinte hépatique.

Les traitements de l’hépatite

Il est possible de soigner un trouble hépatique à l’aide de solutions naturelles, particulièrement l’hépatite chronique.

Les traitements naturels

Ils se présentent souvent sous la forme de compléments alimentaires et sont à base de :

• de chardon-Marie (il améliore la fonction hépatique en éliminant les toxines et en régénérant le foie) ;
• de curcuma (il soutient la fonction cardiaque et circulatoire et renforce la fonction hépatique).

Il existe également des traitements homéopathiques qui permettent le drainage hépatique. Dans le cas d’une hépatite chronique, le chien doit être alimenté avec des produits avec une teneur réduite en cuivre et une complémentation à base de gluconate de zinc, si nécessaire.

Les traitements médicamenteux

En premier lieu, il convient de diagnostiquer avec certitude l’existence d’une hépatite de Rubarth. Pour ce faire, le vétérinaire va procéder à différents examens :

• des tests sérologiques grâce à une prise de sang ;
• une PCR, une technique de réplication ciblée in vitro pour isoler l’ADN du virus ;
• une échographie qui peut parfois montrer la présence d’un oèdeme de la vésicule biliaire ;
• une biopsie.

Puis, en fonction des résultats obtenus, il peut décider d’administrer des médicaments.

Pour l’hépatite de Rubarth

Il n’existe pas de traitement spécifique pour cette pathologie. Le vétérinaire pourra cependant administrer un traitement de soutien (fluidothérapie, antibiothérapie, anti-nauséeux). Dans les cas graves, il peut décider d’hospitaliser l’animal pour procéder à une alimentation entérale, à une transfusion de plasma ou de sang global. Si le chien souffre d’une encéphalopathie hépatique, il pourra contrôler les signes neurologiques avec du lactulose.

Pour l’hépatite chronique

Il est envisageable d’excréter l’excès de cuivre du foie à l’aide d’un chélateur du cuivre D-pénicillamine qui capte le cuivre et l’élimine dans les urines. Puis si l’alimentation pauvre en cuivre n’est pas suffisante, le vétérinaire peut prescrire en complément un traitement d’entretien à base de zinc pour augmenter le rejet du cuivre par la voie digestive.

Quelle alimentation donner à un chien qui présente des troubles hépatiques ?

Nourrir un sujet hépatique ne se limite pas à le rassasier afin de mettre fin à toute sensation de faim. L’alimentation ajustée peut jouer un rôle déterminant dans le maintien d’une bonne santé malgré la pathologie, notamment en cas d’hépatique chronique.

Elle peut dynamiser la synthèse protéique ou encore améliorer le métabolisme des graisses et des glucides grâce à des nutriments essentiels sélectionnés. Une bonne nutrition pourra également rétablir l’appétit de l’animal, souvent en baisse en raison des inflammations et de l’accumulation des toxines.

Par la même occasion, il sera plus facile de prévenir l’altération des fonctions cognitives, notamment cérébrales et rénales, et l’aggravation des symptômes.

Tout cela ne peut toutefois se faire sans que l’alimentation pour chien en IH ne réponde à certains critères précis, comme :

• des sources de protéines digestibles ;
• de la L-carnitine, de l’oméga 3 et de l’acide linolénique pour le métabolisme des graisses ;
• des sources de glucides faciles à traiter ;
• des superaliments riches en antioxydants et en anti-inflammatoires ;
• une faible teneur en cuivre ;
• de la vitamine B6 contre l’accumulation préjudiciable du cuivre.

L’alimentation à base de croquettes

Cette alimentation convient à tous les chiens et s’avère très pratique lorsque vous partez en voyage. Elle nécessite que l’animal ait toujours de l’eau à proximité pour que les croquettes se réhydratent et soient bien digérées.
Elle présente l’avantage de fournir beaucoup d’énergie sous un faible volume. De plus, elles sont très efficaces lorsqu’elles sont utilisées en récompense pendant une période d’éducation canine.

L’alimentation à partir de produits humides

Présentée en boite, en sachet ou barquette, cette nourriture est souvent très goûteuse et appréciée par les chiens. Elle est facile à mastiquer, apporte une excellente hydratation et se digère facilement (en 3 h à 4 h). Elle convient parfaitement aux chiens âgés qui ont des problèmes dentaires.
Nous avons préféré la ration ménagère, car celle-ci garantie une meilleure qualité des ingrédients.

La prévention de l’hépatite

En ce qui concerne l’hépatite de Rubarth, il est facile de l’éviter, car il vous suffit de faire vacciner votre chien. Avant qu’il ne soit vacciné, empêchez-le de s’approcher des déjections canines lorsque vous le sortez pour faire ses besoins.

Pour ce qui est de l’hépatite chronique, la prévention passe essentiellement par l’alimentation. Dès lors, veillez à lui fournir une nourriture de haute qualité, à très faible teneur en cuivre.

Notre avis sur l’hépatite canine

Cette maladie du chien peut être très grave, particulièrement chez le chiot en ce qui concerne l’hépatite de Rubarth. Toutefois, elle n’est plus aussi fréquente depuis que le vaccin existe. En effet, il suffit de faire réaliser deux injections à 4 semaines d’intervalle dès l’âge de 2 mois et de ne pas oublier de faire un rappel annuel.