Ce qu’il faut savoir sur les maladies oculaires chez le chien
Les yeux du chien sont exposés à de nombreux risques : poussières, corps étrangers, infections, anomalies génétiques ou encore maladies auto-immunes. Ces affections peuvent aller d’une simple gêne passagère à une urgence vétérinaire mettant en jeu la vision de l’animal.
Les races les plus exposées
Certaines races sont bien plus sujettes que d’autres aux maladies oculaires. Les chiens brachycéphales (comme le Bouledogue Français, le Carlin, le Pékinois ou le Shih Tzu) sont particulièrement sensibles aux irritations, ulcères, dysfonctionnement des canaux lacrymaux et sécheresses oculaires, à cause de la forme de leur crâne, de leur museau court et de leurs yeux globuleux.
Les Cockers, Caniches et Huskies sont eux davantage sujets aux cataractes ou aux glaucomes.
Les chiens aux yeux bleus (Border Collie ou Braque de Weimar par exemple) sont également sujets aux irritations et inflammations oculaires.
Statistiques
D’après les vétérinaires, environ 10 à 15 % des consultations concernent les yeux des canidés. De plus, selon certaines études, plus d’un chien sur deux souffre d’un problème oculaire au moins une fois dans sa vie. Mais encore, 12 % des maladies génétiques canines affectent l’œil.
Sachez que si ces pathologies ne sont pas traitées, elles peuvent entraîner de grandes souffrances, voire la cécité. Une vigilance constante est donc indispensable.
Les principales maladies des yeux chez le chien, avec leurs causes et symptômes
Les canidés peuvent être touchés par les principales pathologies oculaires suivantes :
La conjonctivite

C’est l’une des affections oculaires les plus fréquentes. Elle correspond à une inflammation de la conjonctive (fine membrane qui recouvre l’œil et l’intérieur des paupières). Elle peut être causée par une allergie, une infection bactérienne ou virale, ou simplement par un corps étranger. Le chien a alors les yeux rouges et larmoyants, et des clignements fréquents. Parfois, vous observez aussi un écoulement purulent, jaunâtre ou verdâtre. Sachez que si elle est prise à temps, la conjonctivite se soigne facilement avec un collyre adapté.
La kératite

Cette maladie touche la cornée (couche transparente à la surface de l’œil). Elle peut faire suite à un traumatisme, à une sécheresse oculaire ou à une infection. Il faut savoir que la kératite est douloureuse et se manifeste souvent par un œil rouge, voilé et parfois fermé à cause de la douleur. Sachez qu’une kératite non soignée peut dégénérer en ulcère cornéen, ce qui complique beaucoup le traitement et met en danger la vision du chien.
Le glaucome

C’est une urgence vétérinaire. Le glaucome est causé par une augmentation anormale de la pression à l’intérieur de l’œil. Il peut entraîner des lésions irréversibles du nerf optique en quelques heures. Le chien a alors beaucoup de douleurs, présente une fatigue oculaire intense et garde l’œil mi-clos ; le globe oculaire peut aussi paraître gonflé ou anormalement dur, et la vision diminue rapidement. Sachez que si rien n’est fait dans les 48 heures, la cécité peut être définitive.
La cataracte

La cataracte correspond à l’opacification progressive du cristallin (lentille qui permet la mise au point de l’image). Elle est fréquente chez les chiens âgés (50 % des affections oculaires diagnostiquées), mais peut aussi apparaître chez les chiens diabétiques ou certaines races génétiquement prédisposées. Le maître remarque généralement un reflet blanchâtre dans l’œil de son animal : le canidé a les yeux vitreux ou voilés. De plus, le chien voit de moins en moins bien, surtout dans des environnements peu éclairés. Dans certains cas, une chirurgie permet de restaurer partiellement ou totalement la vision.
L’ulcère cornéen

L’ulcère cornéen est une plaie à la surface de la cornée. Il peut être provoqué par un choc, une griffure, une infection ou une sécheresse oculaire. Très douloureux, il conduit le chien à se frotter l’œil avec la patte. Le globe oculaire devient trouble, très rouge et peut présenter un écoulement. Sachez que plus l’ulcère est profond, plus le risque de perte de l’œil augmente. Le traitement de cette pathologie est alors urgent et doit strictement être suivi.
L’entropion et l’ectropion
Ce sont des anomalies des paupières.

Dans l’entropion, les paupières se replient vers l’intérieur ; par conséquent, les cils frottent contre l’œil en permanence, provoquant irritation et inflammation.

Quant à l’ectropion, il provoque une tombée des paupières vers l’extérieur, exposant la conjonctive et favorisant les infections. Sachez que ces affections touchent souvent certaines races comme le Basset Hound, le Saint-Bernard ou le Shar-Peï. Dans les cas graves, une intervention chirurgicale est nécessaire.
La sécheresse oculaire (kératoconjonctivite sèche)

Elle est due à une production insuffisante de larmes. L’œil devient sec, rouge et avec des sécrétions épaisses. Sans les larmes protectrices, la cornée s’abîme rapidement, ce qui peut aller jusqu’à l’ulcère. Le traitement de la kératoconjonctivite sèche repose sur des collyres à base de larmes artificielles et, quelquefois, des médicaments stimulant la production de larmes.
L’uvéite

Cette inflammation touche l’intérieur de l’œil, souvent en lien avec une autre maladie (infection, maladie auto-immune, cancer, œdème des vaisseaux sanguins…). L’uvéite est extrêmement douloureuse : l’œil devient rouge, larmoyant et le canidé peut devenir apathique ou agressif à cause de la douleur. Il est indispensable d’en identifier la cause pour la traiter efficacement. Il faut savoir que c’est une pathologie sérieuse qui peut rapidement entraîner des complications.
Les affections de la rétine

Chez certains chiens, la rétine peut se détacher à la suite d’infections ou de troubles internes. Cette séparation des couches rétiniennes (appelée décollement de la rétine) provoque une baisse brutale de la vision, généralement accompagnée de troubles visuels marqués. Par ailleurs, il existe des formes dégénératives, comme l’atrophie progressive de la rétine (ARP), dans lesquelles les cellules responsables de capter la lumière se détériorent lentement. Le chien commence alors par perdre la vue la nuit, avant d’évoluer vers une cécité totale. Sachez que cette atrophie rétinienne touche couramment le Border Collie et le Labrador Retriever. Notez que ces deux maladies (décollement de rétine et ARP) touchent fréquemment les chiens âgés de plus de cinq ans, mais certaines races ont une prédisposition génétique plus tôt. Il n’existe hélas aucun remède définitif, mais une prise en charge vétérinaire peut parfois en freiner la progression.
Les traitements médicaux et naturels possibles
Avant de commencer un traitement, il est important de consulter un vétérinaire. Même si certains symptômes peuvent sembler bénins (œil qui coule, rougeur, clignement), ils peuvent cacher une affection sérieuse comme un ulcère ou un glaucome. Le professionnel de santé animale établira un diagnostic précis, souvent à l’aide d’examens complémentaires comme une mesure de la pression dans l’œil, un test de fluorescence ou un fond d’œil. Une fois la cause identifiée, un traitement adapté sera mis en place.
| Maladie oculaire | Traitements vétérinaires | Traitements naturels et complémentaires |
| Conjonctivite | Collyres antibiotiques + Anti-inflammatoires + Nettoyage oculaire antiseptique | Infusion de camomille tiède ou de calendula ou hydrolat de bleuet ou compresse de thé noir ou gel d’aloé véra pur ou décoction d’euphraise + Sérum physiologique |
| Kératite | Collyres cicatrisants + Atropine pour dilater la pupille + Antibiotiques | Huile de poisson (oméga-3) + Sérum physiologique + Compléments en antioxydants |
| Uvéite | Corticoïdes + Collyres mydriatiques + Traitement de la cause sous-jacente | Aucune application locale Alimentation anti-inflammatoire + Soutien en antioxydants (lutéine, myrtille, oméga-3) |
| Glaucome | Médicaments hypotonisants (baisse de pression intraoculaire) + Chirurgie parfois nécessaire | Compléments en lutéine et zéaxanthine Aucun traitement naturel local |
| Cataracte | Chirurgie (phacoémulsification) | Huile de poisson (oméga-3) + Vitamines A et E + Compléments riches en lutéine et zéaxanthine + Myrtilles en complément alimentaire |
| Ulcère de la cornée | Collyres cicatrisants + Antibiotiques locaux + Intervention chirurgicale parfois | Nettoyage doux avec du sérum physiologique uniquement |
| Sécheresse oculaire | Larmes artificielles + Immunosuppresseurs (Cyclosporine) + Gels ophtalmiques hydratants | Huile de poisson (oméga-3) + Infusion de camomille tiède en compresse + Gel d’aloé véra autour de l’œil + Myrtille en complément alimentaire |
| Entropion ou ectropion | Chirurgie correctrice (en cas de gêne ou soins répétés) + Collyres protecteurs | Compresses froides pour apaiser (en attendant l’opération) ou compresses de camomille ou de calendula (pour calmer l’irritation) + Nettoyage quotidien avec sérum physiologique |
| Atrophie rétinienne progressive | Aucun traitement curatif Adaptation de l’environnement Suivi régulier | Compléments riches en antioxydants (lutéine, myrtille et vitamines A, E et C) + Acides gras essentiels (oméga-3 et 6) |
| Infections bactériennes ou virales | Antibiotiques locaux ou oraux selon la gravité | Nettoyage doux au sérum physiologique + Compresse de bleuet ou de camomille (si validé par vétérinaire) |
Les traitements vétérinaires couramment prescrits
Selon la maladie, le vétérinaire peut proposer plusieurs types de soins :
Des collyres et pommades ophtalmiques
Dans la majorité des affections oculaires, le médecin animalier prescrit des gouttes ou des crèmes à appliquer directement dans l’œil. Ces traitements permettent de soulager la douleur, de combattre l’infection ou de réduire l’inflammation.
Les collyres antibiotiques
Ils sont prescrits pour traiter les conjonctivites bactériennes, les ulcères cornéens infectés ou les abcès. Le vétérinaire choisit la molécule selon la bactérie responsable, parfois après un prélèvement.
Les collyres anti-inflammatoires
Ils sont utiles en cas d’uvéite, de kératite ou d’inflammation chronique. Il peut s’agir de corticoïdes (interdits en cas d’ulcère cornéen) ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Les larmes artificielles et les gels hydratants
Indispensables en cas d’œil sec ou de kératoconjonctivite sèche, ces traitements hydratent l’œil et favorisent la production de larmes naturelles.
Les médicaments mydriatiques ou myotiques
Le vétérinaire peut prescrire des gouttes oculaires qui dilatent ou rétrécissent la pupille, selon les besoins. Par exemple, en cas d’uvéite, on dilate la pupille pour soulager la douleur.
Des traitements oraux pour une action plus globale
Parfois, des traitements locaux ne suffisent pas. Le professionnel de santé animale peut alors ajouter des médicaments à administrer par voie orale.
Les antibiotiques
Ils sont indiqués lorsque l’infection est profonde ou généralisée, comme dans certaines uvéites infectieuses ou après une chirurgie oculaire.
Les anti-inflammatoires
Quand l’œil est douloureux ou très inflammé, un traitement anti-inflammatoire oral peut venir compléter les gouttes, surtout pour les affections internes comme les uvéites ou les traumatismes.
Les médicaments immunomodulateurs
En cas de maladie auto-immune de l’œil (comme certaines formes de kératite ou de kératoconjonctivite sèche), des traitements immunomodulateurs peuvent être nécessaires pour contrôler la réaction du système immunitaire.
Une chirurgie ophtalmologique, pour les cas graves ou irréversibles
Certaines pathologies nécessitent une intervention chirurgicale, notamment lorsque les traitements médicaux ne suffisent plus ou que la structure de l’œil est menacée.
La chirurgie des paupières
Elle est indiquée pour corriger les entropions (paupière enroulée vers l’intérieur) ou les ectropions (paupière tombante vers l’extérieur), qui provoquent des frottements et des inflammations chroniques.
La greffe de cornée ou la tarsorraphie
En cas d’ulcère cornéen profond, une greffe de cornée peut être envisagée, ou une tarsorraphie (suture temporaire des paupières) pour protéger la cornée pendant la guérison.
L’énucléation (ablation de l’œil)
C’est une solution de dernier recours, mais elle devient quelquefois nécessaire lorsque l’œil est trop douloureux, aveugle ou atteint d’une tumeur. Cette opération soulage considérablement le chien.
La chirurgie du cristallin
Lorsque la cataracte rend le chien aveugle, il est possible d’envisager une chirurgie du cristallin (phacoémulsification), à condition que l’œil soit sain par ailleurs.
Des soins d’hygiène et un suivi médical régulier
Même après un traitement, le suivi est primordial. Le vétérinaire peut recommander des nettoyages réguliers et des contrôles fréquents.
Le nettoyage des yeux
Il s’agit de nettoyer délicatement les sécrétions ou les croûtes avec une solution physiologique adaptée. Cela permet d’éviter la récidive des infections ou irritations.
Le suivi de la pression intraoculaire
Pour les chiens atteints de glaucome, le médecin animalier surveille régulièrement la pression de l’œil et ajuste le traitement hypotenseur en fonction.
La réévaluation de l’état de la cornée ou du cristallin
En cas de maladie chronique ou progressive, des inspections répétées sont nécessaires (examen à la lampe à fente, test de coloration à la fluorescéine, fond d’œil).
Les remèdes naturels et les astuces de grand-mère
En complément des traitements médicamenteux du vétérinaire (et jamais en remplacement), certaines méthodes naturelles peuvent aider à apaiser les yeux de votre chien :
Les infusions et eaux florales
Certaines plantes sont connues pour leurs propriétés calmantes, anti-inflammatoires ou légèrement antiseptiques. Utilisées sous forme d’infusion bien filtrée, elles peuvent apaiser les yeux de votre animal en cas de gêne légère.
La camomille romaine ou la matricaire
Ces fleurs sont connues pour leur effet calmant et anti-inflammatoire. Vous pouvez imbiber une compresse stérile d’infusion tiède et la passer doucement sur l’œil (bien fermé) de votre compagnon. Attention à toujours filtrer très soigneusement l’infusion pour éviter tout résidu végétal.
Le bleuet
L’hydrolat ou l’eau florale de bleuet, très bien toléré par les canidés, peut soulager une légère conjonctivite ou une irritation passagère. Vous devez l’utiliser en compresse comme un soin apaisant ; notez qu’il ne remplace pas un collyre en cas d’infection.
Le thé noir
Grâce à ses tanins, le thé noir peut avoir un léger effet astringent (qui aide à réduire l’inflammation). Cette recette maison est aussi utilisée pour décongestionner les paupières gonflées. Là encore, une compresse tiède, appliquée délicatement sur l’œil de votre toutou, est suffisante pour un usage ponctuel.
Le calendula
Connu pour ses vertus cicatrisantes et apaisantes, le calendula peut aussi être utilisé en lotion douce (sous forme d’infusion) pour calmer les irritations mineures de votre animal.
L’euphraise
Surnommée « l’herbe aux yeux », l’euphraise est réputée pour soulager les inflammations oculaires. Vous l’utiliserez sur votre animal en décoction bien filtrée et en usage externe uniquement.
L’aloé véra pur
Vous pouvez déposer du gel d’aloé véra en une infime quantité autour de la paupière, à l’aide d’un coton tige ou de votre doigt propre, uniquement si votre toutou ne présente pas de blessure ouverte. Il aide alors à calmer les inflammations. Vous ferez bien attention de ne pas le mettre directement sur l’œil ou sur la cornée de l’animal.
L’alimentation et les compléments pour renforcer les yeux
La santé des yeux passe aussi par l’intérieur. Certains nutriments sont connus pour protéger la vision, lutter contre le vieillissement cellulaire et renforcer la rétine ou le cristallin.
Les oméga-3 et l’huile de poisson
Les acides gras oméga-3 (EPA et DHA) ont des propriétés anti-inflammatoires qui peuvent aider dans des cas chroniques comme l’uvéite ou la sécheresse oculaire. Ils favorisent également une bonne microcirculation au niveau de l’œil.
La vitamine A, la lutéine et la zéaxanthine
Ces antioxydants protègent les cellules de la rétine et préviennent la dégénérescence oculaire. Vous les trouvez dans des compléments alimentaires ou dans une nourriture enrichie (abats, légumes cuits, jaune d’œuf).
La levure de bière et le zinc
Ces éléments sont bénéfiques pour la santé de la peau et des muqueuses de votre chien, y compris les tissus oculaires. Ils soutiennent leur résistance face aux agressions extérieures. Un apport régulier peut aider à prévenir certains déséquilibres immunitaires légers.
L’hygiène oculaire douce au quotidien
Préserver la propreté de l’œil est indispensable, notamment pour les canidés sujets aux sécrétions ou aux infections. Un nettoyage naturel et régulier des yeux de votre chien permet de limiter l’apparition de problèmes.
Le sérum physiologique
Le plus simple et le plus sûr reste le sérum physiologique stérile, qui vous permet de rincer l’œil de votre animal sans agression. Il est très utile en prévention, surtout chez les races à yeux saillants comme le Bouledogue français ou le Shih Tzu.
Des compresses chaudes ou froides
Les compresses chaudes peuvent soulager un œil douloureux ou un chalazion (petit bouton au bord de la paupière), tandis que les compresses froides ont un effet décongestionnant.
Un chiffon doux imbibé d’eau tiède
Un chiffon doux ou une compresse imbibée d’eau tiède suffit pour enlever les sécrétions en douceur et prévenir les irritations. Vous pouvez également utiliser certains produits naturels prêts à l’emploi (à base de bleuet ou d’hamamélis), à condition qu’ils soient testés sur les animaux.
Les approches complémentaires
Certaines approches alternatives peuvent être proposées en accompagnement, surtout pour les chiens âgés, sensibles ou atteints de maladies chroniques.
L’homéopathie
Des remèdes homéopathiques, comme Euphrasia ou Belladonna, sont parfois recommandés en traitement d’appoint contre les irritations ou les douleurs. L’efficacité varie d’un chien à l’autre, mais ces solutions sont bien tolérées.
La phytothérapie
Des plantes comme la myrtille (riche en anthocyanes) ou le ginkgo biloba sont parfois utilisées pour stimuler la circulation oculaire. Ces cures douces doivent être encadrées par un vétérinaire phytothérapeute.
L’ostéopathie et la médecine énergétique
Dans certains cas de problèmes oculaires d’origine nerveuse ou circulatoire, une séance d’ostéopathie vétérinaire peut soulager des tensions musculaires autour de la tête du canidé et améliorer l’irrigation de son œil.
Le pronostic selon la maladie
Le pronostic des affections oculaires chez le chien dépend de nombreux facteurs, comme la nature de la maladie, la rapidité du diagnostic, l’âge de l’animal ou encore la prise en charge mise en place. Certaines pathologies bénignes se traitent très bien, tandis que d’autres, plus graves ou dégénératives, nécessitent un suivi à vie, voire entraînent une perte de vision.
Les maladies bénignes, un avenir rassurant si bien prises en charge
Des affections comme la conjonctivite ou les petits ulcères cornéens ont généralement un très bon pronostic lorsqu’elles sont détectées à temps. Avec un traitement local approprié et un repos visuel, le chien récupère souvent complètement sans séquelles. Dans ces cas-là, la vigilance des maîtres joue un rôle crucial pour éviter que la situation ne s’aggrave.
Les affections chroniques, une gestion sur le long terme
Certaines maladies, comme la kératoconjonctivite sèche ou le glaucome à un stade précoce, ne se guérissent pas totalement mais peuvent être stabilisées avec un traitement régulier. Le pronostic dépend alors de la rigueur du suivi vétérinaire et du respect du traitement au quotidien. Bien accompagnés, les canidés peuvent conserver une bonne qualité de vie, même avec une maladie chronique.
Les pathologies graves ou avancées, un pronostic plus réservé
Lorsque la maladie est détectée trop tard, comme dans le cas de cataractes non opérées ou d’un glaucome évolué, le pronostic peut être moins favorable. Une perte de vision partielle ou totale est alors possible, voire inévitable. Cependant, beaucoup de chiens s’adaptent bien à une cécité progressive, surtout si leur environnement reste stable et sécurisé.
L’importance du dépistage précoce
Le pronostic est presque toujours meilleur lorsque le problème est identifié rapidement. C’est pourquoi il est important d’agir dès les premiers signes : œil rouge, écoulement anormal, pus dans les yeux, clignement fréquent, œil qui gonfle ou comportement de gêne. En intervenant tôt, on augmente les chances de préserver la vision et le confort de vie de son compagnon canin.
Tableau récapitulatif des principales pathologies et de leur évolution possible
| Maladie oculaire | Pronostic |
| Conjonctivite | Si traitée dès les premiers symptômes, pronostic excellent Si négligée ou récidivante, peut favoriser d’autres troubles oculaires ou provoquer un inconfort chronique |
| Ulcère cornéen | Superficiel et détecté tôt, pronostic très bon Si lésion profonde ou si infection se développe, guérison longue et augmentation du risque de perte de vision partielle (greffe ou chirurgie alors nécessaire) |
| Kératoconjonctivite sèche | Nécessite un traitement à vie Si maladie prise tôt, pronostic bon et cornée protégée Si pathologie avancée, apparition de lésions irréversibles de la cornée (vision floue ou impossible) |
| Glaucome | Pronostic très réservé si la pression oculaire reste élevée trop longtemps Risque de perte de vision inévitable, même avec traitement rapide Si œil douloureux et aveugle, une énucléation peut être envisagée pour soulager l’animal |
| Cataracte | Excellent pronostic si chirurgie réalisée à temps Non traitée, peut mener à la cécité |
| Atrophie progressive de la rétine | Aucun traitement curatif, pronostic défavorable Cécité progressive et inévitable (aménagements recommandés pour le chien) |
| Entropion et ectropion | Excellent pronostic après chirurgie : gêne disparaît, vision bien préservée, à condition que cornée pas trop abîmée |
| Uvéite | Pronostic dépend de la cause sous-jacente Traitée à temps, possibilité de préservation de la vision En cas de forme chronique ou mal contrôlée, peut entraîner un glaucome, un décollement de rétine ou une perte définitive de la vision |
| Décollement de rétine | Pronostic sombre : perte de vision irréversible dans la plupart des cas |
La prévention des maladies oculaires canines
Avec quelques gestes simples et une bonne surveillance, vous pouvez protéger efficacement la santé des yeux de votre animal au quotidien :
Une vigilance régulière à la maison
Le meilleur moyen d’éviter les complications oculaires chez le chien, c’est de repérer les signes de gêne dès leur apparition. Il ne s’agit pas de devenir paranoïaque, mais simplement d’intégrer une petite routine de contrôle visuel. Observer les yeux de votre canidé une à deux fois par semaine permet de détecter une rougeur, un écoulement anormal, une paupière fermée ou un changement dans le comportement. Un chien qui se frotte souvent la tête ou évite la lumière donne aussi des indices précieux.
L’hygiène oculaire, un réflexe à ne pas manquer
Beaucoup de maladies oculaires naissent d’un excès de sécrétions, de poussières ou de poils qui irritent les yeux. Un simple nettoyage régulier peut permettre de les éviter, surtout chez les chiens à yeux globuleux (comme les Bouledogues ou les Carlins) ou ceux au pelage long autour du museau. Il est conseillé d’utiliser du sérum physiologique stérile (ou une solution oculaire vétérinaire) pour nettoyer en douceur, ainsi qu’une compresse propre pour chaque œil (sans jamais frotter avec du coton qui peut laisser des fibres irritantes). Utilisez également des ciseaux à bouts ronds pour dégager les poils qui touchent les paupières ; n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire ou à un toiletteur canin.
La protection contre les agressions extérieures
Certains environnements favorisent les irritations ou les infections : le vent, la poussière, la fumée, le sable ou les pollens. En promenade, si le canidé a tendance à sortir la tête de la voiture, mieux vaut fermer un peu la vitre. En randonnée, après une balade dans les hautes herbes ou dans des zones poussiéreuses, un nettoyage des yeux est recommandé. En été, attention aussi aux épillets (petits épis secs) qui peuvent s’infiltrer dans l’œil, causant douleur et inflammation. Un examen rapide au retour suffit à éviter bien des soucis.
L’alimentation joue aussi un rôle
Une bonne santé oculaire passe par une alimentation équilibrée. Des carences en antioxydants, en vitamine A ou en oméga-3 peuvent fragiliser les tissus oculaires. Des croquettes de qualité ou des compléments alimentaires (sur avis vétérinaire) peuvent renforcer la résistance des yeux, notamment chez les canidés vieillissants ou prédisposés.
Le dépistage pour les races à risque
Rappelons que certaines races sont génétiquement plus exposées aux maladies oculaires : Bichon, Cocker, Colley, Husky, Labrador, Shar-Peï… Si votre compagnon appartient à une race à risque, un suivi préventif avec un vétérinaire ophtalmologue peut vous être proposé dès son plus jeune âge. Ce dépistage permet de repérer des anomalies avant l’apparition des symptômes et de préserver la vision le plus longtemps possible.
Des consultations régulières pour bien vieillir
Avec l’âge, les chiens sont plus vulnérables aux affections oculaires comme la cataracte, le glaucome ou l’atrophie rétinienne. À partir de 7-8 ans, une visite annuelle chez le vétérinaire permet de faire le point sur les yeux, les dents, les articulations et le poids. Prévenir plutôt que guérir reste la meilleure stratégie pour vieillir en bonne santé.
Notre avis et nos recommandations
Quelle que soit la nature du trouble oculaire de votre chien, un avis vétérinaire est toujours indispensable. Certains symptômes se ressemblent d’une maladie à l’autre, et seul un professionnel de santé animale pourra poser un diagnostic fiable. Attendre ou essayer des remèdes maison sans encadrement peut aggraver la situation, surtout en cas de glaucome ou d’ulcère cornéen. En cas de doute, mieux vaut consulter rapidement, car un œil se soigne vite, mais peut aussi se dégrader en quelques heures. Voici nos principales recommandations :
L’observation reste votre meilleur allié
Même sans formation médicale, un maître attentif est souvent le premier à remarquer qu’un œil gonfle, coule, rougit ou que son chien se frotte le visage. Cette observation régulière est précieuse pour réagir tôt. Un simple changement de comportement, une gêne à la lumière ou une hésitation à se déplacer peuvent être des signes à ne pas négliger.
Des soins simples qui évitent bien des soucis
Nettoyer les yeux de son chien avec du sérum physiologique, dégager les poils trop longs autour des paupières, et éviter l’exposition à la fumée ou aux courants d’air en voiture : ces petits gestes quotidiens sont très efficaces. Ils permettent de limiter les infections, les conjonctivites et les irritations fréquentes chez certaines races.
Une alimentation et un mode de vie adaptés
Un canidé en bonne santé a aussi des yeux plus résistants. Une alimentation équilibrée, enrichie en antioxydants et en acides gras essentiels (oméga-3 et oméga-6), soutient les fonctions visuelles, notamment chez les chiens seniors. Un environnement propre, calme et sans sources d’allergies contribue aussi au confort oculaire.
Pensez à la prévention, surtout pour les races à risque
Pour les races sujettes aux affections héréditaires de l’œil (Bouledogue, Colley, Husky, Labrador, etc.), des visites régulières chez un vétérinaire ophtalmologue peuvent prévenir les complications. Certains tests génétiques ou examens de dépistage permettent même de détecter les anomalies avant l’apparition des premiers signes.
FAQ
Quelles sont les maladies des yeux les plus courantes chez le chien ?
Elles sont la conjonctivite, la cataracte, le glaucome, l’ulcère cornéen, les anomalies des paupières et les atteintes à la rétine (décollement et atrophie progressive). Notez que certaines races y sont plus sensibles.
Quand faut-il s’inquiéter de l’œil d’un chien ?
Dès qu’un œil est rouge, coule, reste fermé ou change d’aspect, une consultation est nécessaire. La douleur ou le frottement fréquent doivent aussi alerter.
Quelle est l’infection oculaire la plus courante chez les chiens ?
La conjonctivite est l’infection la plus répandue chez les canidés. Elle provoque des rougeurs, larmoiements et sécrétions, mais elle se soigne bien si elle est traitée tôt.
Pourquoi mon chien a-t-il les yeux rouges ?
Les yeux rouges signalent souvent une inflammation, une conjonctivite ou un glaucome. Cela peut aussi indiquer une irritation ou un corps étranger dans l’œil.
Quels sont les signes d’un problème aux yeux chez le chien ?
Un œil rouge, larmoyant, qui reste fermé ou dont l’aspect change (voile, sécrétions, gonflement, apparition soudaine de la troisième paupière), doit alerter. Un chien qui se frotte souvent l’œil ou semble plus anxieux peut aussi ressentir une gêne visuelle.
Les maladies oculaires canines sont-elles contagieuses ?
Certaines infections d’origine virale ou bactérienne peuvent se transmettre d’un chien à l’autre, mais la majorité des maladies oculaires sont individuelles et liées à l’anatomie ou à l’état de santé général du chien.
Mon chien peut-il devenir aveugle suite à un trouble oculaire ?
Oui, malheureusement. Le glaucome, la cataracte, les ulcères profonds ou une uvéite grave peuvent entraîner une perte de vision partielle ou totale. D’où l’importance d’agir vite.
Comment bien nettoyer les yeux de mon chien ?
Utilisez du sérum physiologique ou une lotion vétérinaire, appliquez-le avec une compresse stérile (jamais de coton), et nettoyez de l’intérieur vers l’extérieur. Ne touchez jamais directement l’œil avec un objet ou vos doigts.
Un collyre humain peut-il être utilisé sur un chien ?
Non, c’est dangereux. Certains collyres pour humains contiennent des substances toxiques pour les animaux. Seul un vétérinaire peut vous prescrire un traitement adapté à l’œil de votre chien.
Le syndrome de Cushing peut-il affecter les yeux et le bien-être de mon chien ?
Oui, absolument. Le syndrome de Cushing peut entraîner plusieurs troubles oculaires, comme une sécheresse des yeux, une hypertension intraoculaire ou même une cataracte. Ces complications peuvent nuire au bien-être global de votre animal en provoquant douleur, gêne et baisse de la vision. Une prise en charge vétérinaire rapide est donc indispensable pour préserver sa qualité de vie.