Pourquoi le chat hyperthyroïdien doit-il bénéficier d’une alimentation adaptée ?
Que le chat subisse un traitement chirurgical ou non, on songera à soigner par l’alimentation. Pour quelles raisons l’ajustement nutritionnel peut-elle faire la différence ?
Lutter contre les variations de poids
La condition entraîne une diminution du taux métabolique chez l’espèce qui a pour résultat la prise de poids dans plus de la moitié des cas. Alors que cette prise de kilos peut aussi subir la baisse d’activité physique chez l’animal, l’alimentation peut aider à contrôler la satiété et l’exploitation des stocks caloriques.
Dre Emma Milne, spécialiste de la nutrition chez le chat pour la marque Hill’s, rappelle toutefois que l’hyperthyroïdie peut aussi conduire à une hyperstimulation métabolique et ainsi à une augmentation de la production d’énergie lorsque le corps n’en a pas besoin. Le chat pourra dès lors, à l’inverse, perdre un poids considérable, d’où l’importance de gérer constamment les apports énergétiques selon les cas de figure pour le retour à un état euthyroïdien.
Apporter de l’énergie
La faiblesse musculaire et la léthargie sont d’autres symptômes caractéristiques qui touchent environ 80 % des chats concernés. La nutrition peut néanmoins jouer un rôle important dans le maintien d’un muscle fort et d’une énergie optimale en fournissant des macronutriments clés et quelques vitamines essentielles.
Minimiser l’augmentation de la pression artérielle
Dans bon nombre de cas, l’hyperthyroïdie chez le félin s’accompagne d’une accélération des pulsations cardiaques, notamment irrégulières. L’alimentation peut néanmoins se montrer proactive dans la protection anti-inflammatoire et antioxydante de la fonction cardiaque, notamment grâce à la gestion des minéraux et des oligo-éléments.
Prévenir l’alopécie
L’alopécie se définit comme étant la perte partielle des poils, mais aussi une tendance à la fourrure rugueuse, fine et terne. Le phénomène se manifeste notamment au niveau des coudes, de l’intérieur des pattes, des flancs ou encore de la queue. Dans ces zones touchées, l’animal peut également afficher une séborrhée (sécrétion importante de sébum). L’objectif de l’alimentation sera ici de garantir un bon équilibre hydrique et graisseux.
Quel profil nutritionnel pour le chat hyperthyroïdien ?
Dès son diagnostic, l’alimentation peut jouer un rôle central dans le bien-être de l’animal.
Des protéines animales pour le métabolisme et l’énergie
Pour garantir une excellente vitalité, les apports nutritionnels devront avant tout afficher un taux notable de protéines, essentiellement d’origine originale afin de fournir certains acides aminés indispensables comme la carnitine et la taurine, que l’on ne retrouve pas dans les végétaux. Les sources devront être de haute qualité et éviter les sous-produits.
Des glucides et des graisses limitées pour un poids stable
Il est également recommandé de limiter les apports en graisses, notamment saturées, ainsi qu’en glucides rapides pour un meilleur contrôle du poids. Le chat sensible à la thyroïde devra ingérer une ration plus importante que la normale, ce qui le prédispose à un stockage calorique plus important. C’est pourquoi il est nécessaire de mettre en place des stratégies pour le maintenir à un niveau pondéral correct. On pense notamment à l’ajout de L-carnitine pour la transformation des stocks de graisse en énergie et à la prépondérance des glucides complexes et digestibles comme le riz.
Un dosage en iode fortement réduit pour la fonction thyroïdienne
Le principal problème de l’iode est qu’il a tendance à stimuler la surproduction d’hormones thyroïdiennes. Dr Hein Meyer, expert vétérinaire, rappelle que la glande thyroïdienne a tout simplement besoin d’iode pour fonctionner. De ce fait, il s’agirait bien qu’un minéral vital aussi bien pour la fonction hormonale que pour l’organisme de manière générale.
Les spécialistes incriminent toutefois les dosages qui sont parfois disproportionnés dans l’alimentation, conduisant à une perte de poids inexpliquée en raison d’une hyperstimulation métabolique ou encore à la fatigue chronique, à un état nerveux ou à des goitres au nouveau du cou du félin. La réduction du niveau d’iode dans l’alimentation devrait néanmoins porter ses fruits au bout de quelques semaines.
Pourquoi l’alimentation maison n’est-elle pas l’idéal ?
Généralement, lorsqu’un chat est atteint d’une condition médicale exigeante, l’alimentation fraîche constitue une solution alimentaire idéale. Elle permet en effet de s’adapter avec précision aux besoins nutritionnels spécifiques en tenant compte des particularités propres à chaque animal. Étonnamment, le corps scientifique ne soutient ni la nutrition maison ni la ration ménagère dans le cas de l’hyperthyroïdie chez le félin.
À l’inverse, les experts restent formellement convaincus qu’une alimentation industrielle spécialement conçue pour le cas de santé est une bien meilleure option et la seule alimentation véritablement efficace dans le cadre de la gestion des symptômes, notamment à partir du stade 2 de la pathologie. Des supplémentations peuvent alors être envisagées en cas de provision micronutritionnelle insuffisante.
Pourquoi ne soutiennent-ils pas les menus frais sur-mesure ? Selon eux, il est impératif que les menus restent minimalistes. L’alimentation fraîche, en dépit de ses bienfaits, présente cependant des repas trop variés pour le chien hyperthyroïdien. Dans le cas de la cuisine traditionnelle, les risques d’aggraver l’état de santé seraient, quant à eux, trop importants.
Les croquettes adaptées
Bien que la bi-nutrition soit souvent préconisée en cas d’hyperthyroïdie, les croquettes restent une solution intéressante lorsqu’elles conviennent parfaitement. Elles devront néanmoins, outre leur réduction en iode, présenter une faible charge en sodium, le sodium étant préjudiciable pour la santé cardiaque et des apports contrôlés en phosphore pour préserver le confort rénal.
En somme, les croquettes idéales d’un chat atteint d’hyperthyroïdie afficheront :
- un taux protéique de 30-35 % en moyenne, dont des sources digestibles et légères ;
- teneur en acides gras de 20-22 %, dont oméga-3 et acide linolénique ;
- un taux de phosphore et de calcium réduit pour éviter les troubles rénaux ;
- de la L-carnitine à hauteur de 550 mg/kg en moyenne ;
- de l’iode limité à 0,16-0,18 mg/kg.
Franklin Pet Food – Poulet, Myrtille, Basilic
Afin de répondre correctement aux besoins nutritionnels du chat, tout en préservant sa thyroïde, il est possible de se résoudre à sélectionner une croquette pour senior.
En effet, celles-ci sont élaborées pour répondre à l’ensemble des tracas de santé susceptibles de toucher le vieux félin, dont infections urinaires, digestion sensible et donc, hyperthyroïdie. Elles sont également pensées pour protéger le cœur, un aspect central ici, puisque la condition peut se manifester par une accélération des palpitations cardiaques.
Prix
Le sac de croquettes se décline en contenance de 6 kg à partir de 10,15 €/kg.
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Avis
Avec sa recette contenant plus de 65 % de protéines de haute qualité, ce produit Franklin Pet Food est idéal pour éviter toute fonte des muscles en cas de stimulation de l’hormone et du métabolisme.
Pour augmenter la part d’oméga 3 parmi les acides gras représentés, on note la présence de farine de krill en plus de l’huile de saumon.
Enfin, des baies comme les canneberges et les myrtilles fournissent des antioxydants primordiaux.
La pâtée adaptée
Dans l’idéal, le chat devrait aussi consommer de l’alimentation humide pour l’équilibre des apports. Impliquée dans la production de deux types d’hormones, la triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4), la thyroïde aura néanmoins besoin de soutien nutritionnel pour concrétiser son implication dans des fonctions comme les connexions nerveuses, le contrôle de la température corporelle ou encore la régulation cardiaque.
C’est là que l’alimentation humide, plus riche en acides gras bénéfiques que les croquettes et moins chargée en glucides rapides, peut participer. Pour ce faire, elle garantira :
- une source protéique maigre ;
- une teneur importante en antioxydants, en fer et en aminés ;
- moins d’iode, de phosphore et de sodium ;
- un taux d’hydratation élevé ;
- une teneur en électrolytes adaptée ;
- du DHA et de l’EPA à profusion ;
- des bêta-glucanes, des prébiotiques et quelques superaliments pour le renforcement immunitaire.
Franklin Pet Food – Dinde, camomille
Peu calorique et surtout très facile à digérer, cette pâtée est excellente pour l’animal atteint de léthargie en raison de sa forte teneur en vitamine B6.
Présente dans la dinde, cette vitamine hydrosoluble est la référence absolue des apports afin de réduire la fatigue chronique, ainsi que pour la stimulation immunitaire.
La composition du produit abrite également un taux de fibres important afin de garantir une meilleure satiété, ainsi que de promouvoir un transit plus efficace.
Parmi les autres éléments importants, on retrouve une bonne représentation des acides aminés, dont la taurine pour le fonctionnement cardiaque, ainsi que la L-méthionine pour l’acidification des urines.
Prix
La boîte de 100 g est proposée à 1,49 €.
Avis
Dre Charlotte Dirat, vétérinaire conseil pour Franklin Pet Food, précise que ce produit n’est pas particulièrement plus riche en graisses, mais surtout en eau.
On y trouve néanmoins 6 % d’acides gras, dont 0,2 % d’oméga 3 et la même teneur en oméga 6 pour un ratio parfaitement équilibré.
La pâtée couvre ainsi sans difficulté tous les besoins fonctionnels et énergétiques du chat thyroïdien.
Les quantités
Les quantités s’alignent essentiellement sur le poids du chat, le type d’alimentation, ainsi que sur la concentration en nutriments du produit. Ainsi, pour un produit spécialement dédié à la pathologie, les quantités débuteront avec 35 grammes de croquettes par jour pour un félidé de 2 kg.
Notez que les quantités correspondantes pour la pâtée auront tendance à tripler, voire quadrupler, selon la tranche d’âge.
Poids du chat | Quantité de croquettes | Quantité de pâtée |
2 kg | 35 g/jour | 117 g/jour |
3 kg | 45 g/jour | 156 g/jour |
4 kg | 55 g/jour | 195 g/jour |
5 kg | 65 g/jour | 234 g/jour |
Les aliments à éviter
Un certain nombre d’aliments n’auront pas leur place dans l’alimentation dédiée si vous souhaitez diminuer l’impact de la pathologie. La liste des aliments à éviter comprend notamment :
- ceux riches en iode ;
- riches en sodium ;
- les produits de la mer ;
- les pommes ;
- les fraises ;
- les pois et le maïs ;
- l’alimentation crue animale ;
- le foie (foie de poulet, etc.), excessivement riche en cholestérol ;
- les charcuteries ;
- les viandes en conserve ;
- certaines légumineuses comme les lentilles et le soja ;
- les aliments transformés ;
- les ingrédients toxiques comme les oignons, les noix, le chocolat, le xylitol, etc.
- les restes de tables humaines.
Quel est le budget moyen mensuel à prévoir ?
Le budget mensuel moyen est susceptible de fluctuer en fonction des besoins immédiats de l’animal et de l’évolution de la condition médicale. En moyenne, il faudra compter 10,66 euros par mois pour un chat de 2 kg nourri aux croquettes spécialisées. Pour de la pâtée, le budget minimum à allouer s’élèvera environ à 52,30 euros par mois. Toutefois, ces chiffres dépendront des points suivants :
- le type d’alimentation ;
- la gamme de la marque ;
- le profil du produit (prescription ou vente libre) ;
- la concentration nutritionnelle ;
- le degré d’innovation de la formule.
Poids du chat | Budget mensuel de croquettes | Budget mensuel de pâtée |
2 kg | 10,66 €/mois | 52,30 €/mois |
3 kg | 13,70 €/mois | 69,73 €/mois |
4 kg | 16,75 €/mois | 87,17 €/mois |
5 kg | 19,79 €/mois | 104,60 €/mois |
Nos avis et recommandations
Les hormones thyroïdiennes ayant des rôles très divers, il est très important de gérer la pathologie en considérant les possibles répercussions sur les autres organes et fonctions.
Éviter le partage alimentaire avec les autres animaux
Afin de gérer de manière optimale les conditions cliniques, le chat ne doit pas avoir accès à la gamelle d’un autre félin de la maison ni même à des friandises incompatibles. Il ne doit pas non plus chasser à l’extérieur.
Il pourrait être en contact avec des aliments chargés en iode, ce qui annulerait les efforts faits grâce au traitement médical.
De plus, à un stade précoce de la maladie, une alimentation adaptée dans les grandes lignes sera envisageable. Toutefois, en cas d’évolution, le vétérinaire pourra préconiser une nutrition plus ciblée et de prescription.
Une alimentation de prévention à large spectre
Enfin, il est important de prendre en considération le fait que l’hyperthyroïdie cause souvent une hypertension artérielle qui peut se manifester par des troubles secondaires, comme cardiaques, rénaux, cérébraux et oculaires. Le muscle cardiaque peut gonfler, annonçant une éventuelle cardiomyopathie hypertrophique.
L’hypertension peut favoriser l’insuffisance rénale, un accident vasculaire cérébral ou encore la perte progressive de la vision. C’est pourquoi l’alimentation doit aussi prêter attention à la prévention de toute complication secondaire.
FAQ
Quelle nourriture dois-je donner à mon chat atteint d’hyperthyroïdie ?
Sa seule nourriture doit être pauvre en iode, afin d’éviter de nourrir la glande thyroïdienne qui en nécessite pour la fabrication des hormones. L’idéal serait qu’elle soit également limitée en sodium. Ainsi, il sera plus facile de contrôler la quantité d’hormones dans le sang.
Quel est le profil des chats touchés par la maladie ?
Les chats hyperthyroïdiens sont souvent des sujets âgés de plus de 8-10 ans.
Comment puis-je aider mon chat hyperthyroïdien hyperphagique ?
En cas de polyphagie symptomatique, il sera nécessaire de veiller à ce que le chat s’alimente raisonnablement en lui servant des repas réguliers, plutôt qu’en libre-service. Optez pour une nourriture riche en fibres qui favorise la satiété.